TEPR - Côte Ouest
"Cote Ouest", on s'attendrais presque à voir des palmiers et des filles en roller et en bikini. Non notre cote ouest à nous c'est plus ciré jaune et ciel gris. Trève de stéréotypes réducteurs sur nos amis bretons car, malgré son origine (ok j'arrête), cet album est une tuerie! Un savant mélange de tout ce qui trainait dans nos radio dans les années 90. Le précedent album de Tepr (The Deadly Master Of Rappers From Hell) avait beau être calme et assez proche de l'esprit d'Abstrackt Keal Agram (son groupe), "Cote Ouest" est étonnant de puissance. La première chanson, Ambition As A Hellridah, est une fausse piste, faussement calme, peut-être celle-ci cloture-t-elle l'album précédent, le "solo de guitare" final nous met déjà sur nos gardes avant l'arrivée de Muchas Tetas, Poco Sexo (ce qui est bien quand on fait de la musique instrumentale c'est qu'on peut foutre absolument n'importe quoi en titre, Tepr s'est bien éclaté apparemment) une douce montée, un début avec un beat sans vraiment de sens puis tout devient clair, le beat devient net, et là on se dit "ok on est loin du premier album, ca bouge bien ici", en effet, difficile de se retenir de remuer ne serait-ce qu'un petit bout d'orteil. On voit ensuite l'apparition de celui qui est partout, j'ai nommé Cuizinier avec evidemment des paroles toujours aussi fines, réfléchies et dénonciatrices ("Cuiz Cuiz Cuizinier / Nous aimons tout s'qu'il fait") et là effectivement quelques sonorités west coast, le coups de gun à la fin genre "nous on est des gangsta". La suite de l'album c'est un coup on danse, un coup on se calme, un coup on lève tous les bras en l'air. Instru hip hop parfaite, west coast toujours ("Creve Salope!" quand je vous disais que monsieur ne s'emmerde pas avec les titres), bombes à retardement pour dancefloor en sueur avec des relents d'italo dance ou de french touch ("Thunderdome" percus, saturation à la rollin'&scratchin, synthé de dance,... "Tits, Yeyo & Yumyum", "Un Accident De Voiture","The Shape Of Punk", "Deutschland To Italia (1987)") et à coté de ça des chansons plus posées à la manière d'Abstrackt Keal Agram mais en plus gai, sympa à écouter à la maison, pleines de nostalgie ("My Friend Guo Ran", "Frankie Hill", "8bit Love"). Bref du gros, du très très gros, un peu passé inaperçu pourtant. En bonne position pour faire parti de mes albums de l'année, j'ai beau l'écouter le reécouter, le rereécouter,... J'arrive pas à m'en lasser, pourtant j'essaye.... Mais pas moyen.
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