Entretien avec Jérome Lecardeur directeur du DSN (Dieppe Scène Nationale)
Si on associe DSN à la culture, à la danse, aux concerts ou au cinéma,
on peut aussi maintenant l'associer à la musique électronique.
Rencontre pour en savoir plus sur son approche du mouvement.
Sur le fond, c'est une étape formidable du développement de la musique en général !On sait bien qu'elle est né au milieu du XXème siècle dans un champ très savant (musique électro-acoustique contemporaine, etc) mais pourtant son évolution tous azimuths me ravit. Pleins de gens s'initient à la musique à son contact, pratiquent aussi bien chez eux (grâce de nouvelles machines aujourd'hui abordables) que dans des endroits très équipés. Bien sûr, on n'est pas toujours dans "l'écriture musicale" orthodoxe, notamment puisqu'on sample un maximum dans ce domaine, mais justement, cette nouvelle approche démystifie la notion d'auteur en la faisant imploser. Elle est généreuse. D'ailleurs, on n'avait jamais vu une telle modestie, un tel mouvement anti-star dans le champ des musiques actuelles qui copiait toujours le star-system. Pour autant, on peut aussi faire confiance à l'industrie du disque pour le "re-stariser" dare-dare...
J'ai constaté un vrai appétit musical, plein de groupes et, quand je suis arrivé à Dieppe début 2000, pas d'endroit bien fichu pour écputer de la zique, sauf à de rares exceptions et dans quelques cafés bien mal équipés. C'est pour ça que j'ai décidé de créer un axe fort du projet de DSN

J'ai essayé plein de choses, de systèmes, de combinaisons. J'ai un bon retour du public sur la musique mais je n'ai pas les outils pour aider le développement et la professionnalisation des groupes locaux qui le souhaitent, pas de petite scène, pas de studio d'enregistrement. C'est pour ça que je siège régulièrement au Pôle régional des musiques actuelles sur cette question.On devrait arriver bientôt à un système efficace pour quelques groupes par an... A suivre, donc.




Ces résidences sont super importantes pour la vie de la maison et pour faire du bon boulot dans l'agglo avec des musiciens disponibles et qui comprennent alors (parce qu'ils ont le temps...) les spécificités d'un ville, d'un établissement scolaire ou d'un groupe de personnes sélectionnées... Avec un groupe inconnu du public au départ, on arrive à faire deux concerts bien garnis en fin de saison PARCE QUE le groupe a passé 3 mois dans la ville à rencontrer et à travailler avec plein de gens. Sympa, non ?
Et oui, bien sûr, on pourrait tout à fait imaginer un groupe de hip hop en résidence ou un DJ. Ceci dit, si un genre intéresse plus qu'un autre, il faut me le dire, je reste sensible aux demandes, quand elles s'expriment.
Pour terminer, as-tu un disque à conseiller, un artiste que tu aimerais faire découvrir aux autres ?
Argh,
difficile, mes goûts sont super éclectiques... Allez, je me lance,
j'écoute toujours avec plaisir les deux disques de WAX TAILOR, groupe
rouennais, je crois. Electro mélancolique assez lyrique, travaillé par
la scansion du rap, notamment dans le dernier, super !
Ah oui, aussi, il y a deux ans j'ai ramené de Los Angeles un disque de
Porto Rico que j'adore, qui me file la pêche quand j'en ai besoin: il
est de IVY QUEEN, je crois qu'il s'appelle DIVA. Attention, c'est un
disque qui rend fou !
Et puis aussi... bon j'arrête. Mais faut pas me lancer.
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